Commune Eugénie les Bains Fontaine impératrice

Commune Eugénie les Bains Fontaine impératrice

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Catégories : Canton d'Aire sur l'Adour

Localisation

Etablissement thermal Eugénie-les-Bains

Historique

L'histoire des eaux de Saint-Loubouer « las Aygues de Sent-Louboué », est très longue. Leur exploitation a abouti, en 1861, à la création d'une nouvelle commune, Eugénie-les-Bains, née du regroupement du quartier du Baziou appartenant à Saint-Loubouer, des communes de Damoulens et d’Esperon.
Les eaux de Saint-Loubouer tiennent leur nom de la commune sur laquelle émerge la source la plus importante. On ne peut pas préciser l'époque à laquelle remonte la création des établissements qui servent à l'administration des eaux. C'est sous Henri IV que furent rendus les premiers édits sur les eaux minérales : le monarque donna mission à un inspecteur de visiter les eaux minérales du bassin de l'Adour. Cet inspecteur se rendit aux eaux de Saint-Loubouer, qui alors, jaillissaient dans des marais boueux où les rhumatisants et les paralytiques venaient se baigner pendant l'été, à l’intérieur de cabanes faites de ramées et de feuillages qu'on dressait chaque année.
Il semble que les eaux d'Eugénie-les Bains étaient déjà utilisées à une époque bien antérieure au XVI siècle; en effet, dans les forages pratiqués autour du grand établissement, on a découvert une importante quantité de pieux enfoncés de trois ou quatre mètres qui avaient sans doute servi à installer les cabanes; à la même profondeur se trouvaient également des pièces de monnaie du XVI siècle. Mais ce n'est que sous Henri IV que les seigneurs de Saint- Loubouer, propriétaires des sources, furent mis en  demeure de créer un établissement de bains publics, ou d'abandonner les sources à l'État. Le seigneur de Saint-Loubouer, désireux de conserver la propriété de ses sources, construisit alors première la installation balnéaire. C'est de cette époque, sans nul doute, que date le captage de la grande source «Impératrice». On sait d'une manière certaine que l'établissement des bains de Saint-Loubouer fut reconstruit à neuf en 1750. Le grand établissement a été réédifié en 1860. Il est alors alimenté par quatre sources.

Actuellement l'Etablissement Thermal exploite deux sources :
- La source Saint-Loubouer-Impératrice : eaux sulfatées, bicarbonatées sodiques, calciques, magnésiennes, ferrugineuses, arsenicales, température: 23,5 "C. Cette source alimente la fontaine sous la galerie des thermes dont l’eau est bue par les curistes.
- La source Christine-Marie : eaux sulfurées, sulfatées sodiques, calciques, magnésiennes, oligo-éléments, dégagement de H2S, température: 42°C. L'eau de cette source est utilisée pour les différents soins, bains, douches.
- Quant aux sources de la maison du Bois (actuelle Maison Rose) et de Nicolas (établissement abandonné) elles ne sont plus exploitées.

La station thermale est en plein essor, elle accueille chaque année un plus grand nombre de curistes - près de 9000 en 2012 attirés par l'efficacité des eaux qui n'est plus à démontrer.
- Les principales indications de ces sources sont la Rhumatologie (RH) : Arthroses, rhumatismes dégénératifs; articulations périphériques; rhumatismes inflammatoires (en dehors des poussées évolutives) ; rhumatismes abarticulaires.
Autres indications:
- Ostéopathie raréfiante simple ou compliquée de tassements vertébraux, ostéoporose.
- Maladies de l'appareil urinaire (AU) : Infections génito-urinaires à germe banal.
- Maladies métaboliques (AU) : Surcharge pondérale. Troubles mineurs de la glyco-régulation. Goutte, hyperuricémie. Hypercholestérolémie, hyperlipidémie. Spasmophilie.

Anecdotes

Une anecdote rapportée dans l'ouvrage : Etudes sur les eaux d’Eugénie les Bains par M. le Docteur O. Reveil professeur agrégé de l’Ecole de Médecine et de l’Ecole supérieure de Pharmacie :
«C. D., 34 ans, d'un tempérament lymphatico-sanguin, d'une constitution forte, fut atteint durant l'hiver, d'une douleur  déchirante, qui, partie des lombaires, s'étendait à la cuisse et à la jambe  droite, suivant le trajet du nerf sciatique et empêchait la marche, si ce n'est qu’avec des béquilles. Des liniments variés, des bains domestiques, des vésicatoires  volants saupoudrés de chlorhydrate de morphine, n'avaient pu calmer la douleur.

Pendant dix-sept jours, il se baigne et boit de nos eaux, le douzième jour il quitte les béquilles et peut marcher; chaque jour la marche devient plus facile, et après trois semaines, il marche très librement et sans nulle aide».

Pendant de nombreuses années, chaque maison du village avait sa source essentiellement sulfureuse. Petit à petit, ces sources particulières se sont taries du fait de la profondeur des nappes phréatiques et peut-être de la sécheresse. Les anciens d'Eugénie n'ont pas oublié la source de l'école communale ! Avant l'adduction d'eau, ces sources étaient utilisées quotidiennement dans la cuisine, pour la toilette ... on en oubliait même l'odeur et la saveur particulières !







Sources, Notes, Bibliographie

- Dauge Césaire : Eugénie-les-Bains, sa fondation, ses eaux thermales. Editions Jean Lacoste Mont-de Marsan.1939
- Reveil Oscar : Etude sur les eaux d'Eugénie-les-Bains. Imp. de Veuve Leclercq Mont-de- Marsan. 1862. 70p.
- Laffaille médecin à Aire-sur-Adour: «Analyse des eaux minérales de Saint-Loubouer ». 1758