Présentation du réseau départemental
de surveillance des cours d'eau
A) Objectifs du réseau de surveillance des cours d'eau landais :
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L'objectif est de
surveiller l'évolution quantitative et qualitative de l'ensemble des
cours d'eau du département des Landes. Cette surveillance permet de
qualifier, selon des classes de qualité, l'état écologique des cours
d'eau et de suivre leur évolution.
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L'analyse des résultats de cette surveillance doit permettre
ensuite de préciser
et réorienter, si nécessaire, les politiques d'investissement en matière
de dépollution, de prévention et de gestion de l'espace rivière en général.
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Remarque : les stations de mesure constituent un réseau de veille
de la qualité de l'eau des rivières (le nombre de campagnes de mesures par
an est variable selon les stations)
mais ne permettent qu'occasionnellement de détecter des pollutions
ponctuelles : c'est une tendance générale de qualité qui est
obtenue par l'observation de l'évolution des résultats année après année.
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B) Un ensemble de réseaux complémentaires :
conséquences de la Directive Cadre
européenne sur l'Eau (DCE)
La Directive Cadre européenne sur l'Eau (DCE), adoptée le 23 octobre
2000, établit un cadre pour une politique communautaire
dans le domaine de l'eau. L'objectif visé par les états membres est l'atteinte
du bon état de l'ensemble des masses d'eau d'ici à l'horizon 2015.
Au niveau de la surveillance de la qualité des eaux
superficielles, l'application de cette directive s'est traduite
par une répartition nouvelle des réseaux sur le
territoire. Les stations suivies
par l'agence de l'eau Adour-Garonne sur le département sont réparties en plusieurs types de réseaux
: le Réseau de
Contrôle de Surveillance (RCS, 31 stations), le Réseau Complémentaire Agence (RCA,
28 stations), le Réseau de Référence Pérenne (RRP, 8 stations),
et le réseau des Très Petites Masses d'Eau (TPME, 2 stations).
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Le Réseau Complémentaire Départemental
(RCD) est suivi depuis 1992 par le
Département des Landes et comprend actuellement 22 stations de
surveillance. Les points les plus anciens ont
été positionnés en coordination avec les services de l'état et
l'agence de l'eau Adour-Garonne de façon à compléter le dispositif déjà en place.
Les autres, plus récents, sont le fruit d'une consultation menée auprès des partenaires
techniques de terrain (animateurs des outils de gestion
intégrée du département) et d'une réflexion conduite en interne sur les besoins
d'amélioration de connaissance dans des secteurs sensibles et exposés
à de forts enjeux. C'est par exemple le cas de la frange littorale en
raison de la problématique de la qualité des eaux de baignade ou des
zones à protéger vis-à-vis de l'alimentation en eau potable au sein
desquelles un Plan d'Action Territorial (PAT) a été mis en oeuvre dans
le but de reconquérir la qualité de l'eau.
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Le réseau hydrographique landais compte ainsi 93 points
de mesures dont la localisation est présentée sur une carte
du département. Les données recueillies sont présentées annuellement sur le
site du Département et font l'objet d'un rapport de synthèse édité
tous les 5 ans par l'agence de l'eau à l'échelle du bassin Adour-Garonne.
La qualité physico-chimique et hydrobiologique
des cours d'eau landais est présenté pour chacune des 93 stations de
surveillance du département listées ci-dessous.
Des fiches sont également
disponibles pour deux points de suivi de la qualité des eaux
superficielles situés à proximité du département. Ces stations se trouvent
sur le Midou à Lannemaignan (32) (05
229 100) et sur le Gabas à Poursiugues-Boucoue (64) (05
230 300).
D) Le dispositif mis en place par le Département des Landes:
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Les campagnes de surveillance mises en oeuvre sur les
22 stations du Réseau Complémentaire Départemental des Landes
comportent des analyses physico-chimiques et hydrobiologiques.
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La surveillance physico-chimique a lieu tous les deux
mois. Les opérations sont réalisées par un binôme d'agents du SAGER
[1] et comprennent des observations et mesures de terrain,
des prélèvements d'échantillons (eau, bryophytes
et/ou sédiments) et des jaugeages
permettant d'estimer le débit
instantané du cours d'eau au droit du point de prélèvement. Les
échantillons collectés sont ensuite remis au laboratoire pour
l'analyse de nombreuses substances permettant d'évaluer la qualité des
cours d'eau et de suivre leur évolution dans le temps. Ces dernières
années, la surveillance des pesticides a été renforcée. La
surveillance hydrobiologique a lieu une fois par an durant la période
estivale, lorsque le régime des eaux est bas et stabilisé. Les
opérations sont confiées à des bureaux d'étude spécialisés et
visent à étudier des communautés d'organismes spécifiques pour
lesquelles des protocoles standardisés ont été développés (invertébrés, diatomées
et macrophytes). Il est à
noter que le suivi des peuplements piscicoles n'est pas conduit par le
Département mais par des organismes partenaires (ONEMA,
Fédération Départementale des Landes pour la Pêche et la Protection
du Milieu Aquatique). L'ensemble des résultats de ces
campagnes de surveillance est ensuite intégré à la base de données du
bassin Adour-Garonne, accessible au grand public à l'adresse suivante :
http://adour-garonne.eaufrance.fr/.
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Pour la campagne 2015, le coût total du Réseau Complémentaire Départemental, financé à
60% par
l'agence de l'Eau Adour-Garonne, s'élève à 180
000 .
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E) Suivi quantitatif des cours d'eau :
-
Le suivi hydrométrique des cours d'eau du département est mené par
les différents acteurs suivants : la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement
(DREAL), le Département des Landes et la Compagnie d'Aménagement
des Coteaux de Gascogne (CACG).
La plupart des stations hydrométriques
sont équipées d'automates permettant le relevé de
débits instantanés en continu. Sur les points de
surveillance du RCD qui ne sont pas équipés d'une station automatique,
les agents du SAGER [1] effectuent des mesures
ponctuelles à l'aide d'un matériel adapté (courantomètre ADC) afin de
connaître les débits instantanés au moment de chaque prélèvement. Les données
de la dernière campagne sont comparées aux débits moyens des dix dernières années
ainsi qu'aux données
historiques pour chacune des stations. Dans certains
cas, les données utilisées proviennent de stations situées
hors des limites du département. Les
dernières données et les tendances à long terme sont
consultables à partir du tableau suivant :
F) Suivi qualitatif des cours d'eau :
-
F) 1. Qualité physico-chimique :
-
La qualité physico-chimique des cours d'eau
présentée dans ce bilan est
évaluée grâce à l'outil SEQ-Eau V2 [2]. Cette
méthode d'évaluation a été élaborée par les
agences de l'eau et les services de l'état et est entrée en vigueur en 1999, en remplacement de la grille multi-critères.
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La qualité des eaux superficielles est déterminée par
les résultats d'analyses de nombreux paramètres physico-chimiques
regroupés pour leur nature identique ou ayant les mêmes effets sur le
milieu aquatique : on parle d'altérations. 15 altérations
ont été identifiées pour l'eau ; celles-ci sont résumées dans le tableau ci-joint.
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Les paramètres ainsi classés sont associés à des valeurs seuils définissant
5 classes de qualité représentées par des couleurs (bleu, vert, jaune, orange et rouge).
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Toutefois, les résultats obtenus sur une station ne sauraient être strictement valables pour définir la qualité globale du cours d'eau. La représentativité d'une valeur mesurée ne peut être que réduite à une aire géographique limitée : de nombreux paramètres (ombrage, nature du substrat, débits, pollution ponctuelle,...) influencent directement ou indirectement la qualité de
l'eau localement.
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Altérations de l'eau dans le SEQ-Eau :
suivi physico-chimique
Paramètres suivis |
Altérations |
Abréviation |
Effets |
O2, saturation en O2, DCO, DBO5, COD, NKJ,
NH4+ |
Matières
organiques et oxydables |
MOOX |
Consomment l'oxygène de l'eau |
NKJ, NH4+, NO2- |
Matières
azotées hors nitrates |
AZOT |
Contribuent à la prolifération d'algues et peuvent être
toxiques (NO2-) |
NO3- |
Nitrates |
NITR |
Gênent la production d'eau potable |
Ptotal, PO43- |
Matières
phosphorées |
PHOS |
Provoquent les proliférations d'algues |
Chlorophylle a + phéopigments, Algues, pH, saturation en O2 |
Effets des
proliférations végétales |
EPRV |
Trouble l'eau, fait varier l'oxygène et l'acidité, et gêne la production d'eau potable |
MES, Turbidité, Transparence |
Particules
en suspension |
PAES |
Troublent l'eau et gênent la pénétration de la lumière |
Température |
Température |
TEMP |
Trop élevée, perturbe la vie aquatique |
pH, Al dissous |
Acidification |
ACID |
Perturbe la vie aquatique |
Conductivité, Ca2+, Na+, Mg2+,
K+, SO42-,Cl-, TAC, TH |
Minéralisation |
MINE |
Modifie la salinité de l'eau |
Couleur |
Couleur |
COUL |
Gêne la production d'eau potable
|
Coliformes fécaux, streptocoques fécaux… |
Micro-organismes
|
BACT |
Gênent la production d'eau potable et la pratique des loisirs
et sports aquatiques (baignade, ...) |
Hg, Cd, Cr, Pb, Ni, Zn, Cu, As |
Micro-polluants
minéraux sur bryophytes |
BRYO |
Indicateurs d'une pollution de l'eau. Sont toxiques pour les
êtres vivants |
Hg, Cd, Cr, Pb, Ni, Zn, Cu, As, Se, Cn |
Micro-polluants
minéraux |
MPMI |
Toxiques pour les êtres vivants, et les poissons en
particulier, et gênent la production d'eau potable |
Atrazine, Simazine, Diuron...(liste de 75 substances) |
Pesticides |
PEST |
Liste de 16 substances |
Hydrocarbures
Aromatiques Polycycliques |
HAP |
Listes de 11 substances |
Polychlorobiphényles |
PCB |
Liste de 57 substances |
Micro-polluants
organiques autres |
MPOR |
-
-
Règles de calcul pour l'évaluation de la qualité annuelle :
-
Un nombre minimum de prélèvements et leur répartition optimale dans
l'année sont requis pour qualifier chaque altération.
Les mesures doivent être réparties de façon à prendre en compte les
périodes les plus significatives pour une altération donnée (pollutions
diffuses, impact des étiages, ...).
La qualité annuelle par altération est déterminée par les plus
mauvais résultats, à condition qu'ils représentent au moins 10% de
l'ensemble des prélèvements.
Cette règle permet d'obtenir une évaluation de la qualité des eaux
dans les conditions critiques mais évite de prendre en compte des
situations exceptionnelles peu représentatives.
Néanmoins, elle ne s'applique pas pour un nombre de prélèvement
qualifiés inférieur à 11. Dans ce cas, c'est le prélèvement le plus
déclassant qui donne la qualité annuelle.
Pour déterminer les classes de qualité, le SEQ-Eau prend en compte
les seuils de qualité (ou d'aptitude) relatifs à la fonction
"potentialités biologiques" et ainsi qu'à la pratique de
plusieurs usages (production d'eau potable, loisirs et sports aquatiques,
irrigation, abreuvage, aquaculture).
-
Classes de qualité selon les usages que peut satisfaire
la rivière :
-
-
Indice SEQ-EAU |
Qualité |
100/80 |
Excellente |
79/60 |
Bonne |
59/40 |
Moyenne |
39/20 |
Médiocre |
19/0 |
Mauvaise |
-
F) 2. Qualité biologique :
-
Le suivi biologique des cours d'eau, complément du suivi
physico-chimique, consiste à évaluer la qualité globale d'un milieu
à travers l'étude des communautés biologiques (faune et
flore) présentes au niveau de la station de surveillance. Pour cela, la
composition des peuplements observés est comparée à une situation
optimale de référence caractérisée par une absence de perturbation
d'origine anthropique.
-
Certaines
communautés sont utilisées comme "indicateurs", on parle de
bioindicateurs. Dans ce cas, des indices biologiques ont été
développés et conduisent au calcul d'une note.
Ceux-ci sont généralement fondés sur les notions de diversité (nombre
d'espèces) et d'abondance (nombre d'individus) des peuplements
biologiques ciblés. Ainsi, le travail consiste à identifier la présence ou l'absence des
organismes ciblés, puis
à les comptabiliser par espèce ou par genre.
Indices invertébrés : Deux indices
biologiques ont été développés à partir de l'étude des
communautés de macro-invertébrés
benthiques. L'Indice Biologique Global Normalisé (IBGN) a été le
premier indice biologique utilisé. Depuis 2007, cet indice a évolué
et a été remplacé par l'IBG-DCE utilisé dans le cadre de l'évaluation des masses
d'eau à l'échelle européenne. Ces indices permettent à la fois de traduire une qualité de l'eau, surtout
vis-à-vis des pollutions organiques (ex : effluents domestiques, ...), et
une qualité du milieu physique (diversité de
microhabitats).
Indices diatomées : Deux indices biologiques
ont été développés à partir de l'étude des communautés de diatomées
(algues
unicellulaires microscopiques). L'Indice Biologique Diatomées (IBD) a
été le premier indice biologique utilisé, mais il a été remplacé
depuis 2007 par un indice plus complet utilisé dans le cadre de
l'évaluation des masses d'eau à l'échelle européenne : l'IBD2007.
Ces indices renseignent directement sur la qualité de
l'eau en fonction des espèces présentes et de leur abondance.
Indice macrophytes : L'Indice Biologique Macrophytique en
Rivière (IBMR) est basé sur l'étude des communautés de
macrophytes (végétaux aquatiques ou immergés visibles à l'oeil nu).
Il permet de
traduire le niveau de trophie d'une eau, essentiellement lié
à la présence dans le milieu de matières
azotées (nitrates,...), phosphorées (phosphates,...) et organiques.
Indice Poissons : L'Indice Poissons Rivière (IPR) est basé sur l'étude des peuplements piscicoles.
Il consiste à
mesurer l'écart entre la composition du peuplement d'une station
donnée
et la composition du peuplement attendu dans une situation de référence,
c'est-à-dire peu ou pas modifiée par l'homme.
Les photographies ci-dessous illustrent une partie du travail
réalisé lors de la phase de terrain pour chacun des indices.
Prélèvement des macro-invertébrés à l'aide d'un filet sur
différents
substrats pour
l'application du protocole IBG-DCE
Prélèvement du biofilm présent sur les pierres et contenant
des diatomées pour l'application du
protocole IBD
Observation de macrophytes et estimation des surfaces de
recouvrement pour l'application du
protocole IBMR
Voir la carte
détaillée...
[1] Service d'Animation pour la Gestion de
l'Espace Rivière, Direction de l'Environnement, Département des
Landes.
[2] Système d'évaluation de la qualité physico-chimique des eaux
superficielles et leur aptitude aux fonctions naturelles des milieux
aquatiques et aux usages.
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