À Amou, une journée aux côtés des éleveurs landais

À Amou, une journée aux côtés des éleveurs landais

17-09-2021

À Amou, une journée aux côtés des éleveurs landais

La 52e édition de la Journée des élevages et terroirs landais s'est tenue samedi 11 septembre à Amou. Des éleveurs passionnés, fiers de leur travail mais souvent inquiets quant à l'avenir.

Sur le très joli site de la Técouère avec ses grands arbres qui offrent de l'ombre et de la fraîcheur sous le soleil, 50 éleveurs professionnels, des locaux et touristes ont pu échanger toute la journée autour des 300 bêtes réunies à Amou, entre jeux pour enfants, dégustation de glaces au bon lait des Landes, et plancha de boeuf de Chalosse.

Blondes d'Aquitaine en nombre, Bazadaises, Limousines, Prim'Holstein côté vaches pour le concours départemental, et aussi ovins, poneys landais, ânes des Pyrénées et chevaux... la cinquantaine d'éleveurs ont, une fois encore, montré le plus beau de leurs troupes, avec passion et fierté, et interpellé, au passage, des autorités et élus à l'écoute, lors de leur visite officielle.

Des jeunes qui s'installent

Jérôme Corret, président départemental de la race Blonde d'Aquitaine qui représente entre 75 et 85 % du troupeau landais, a ainsi estimé que l'élevage était « à la croisée des chemins » : « il y a une énorme baisse de natalité cette année qui peut mener, à force, à une menace d'extinction ». Devant la préfète Cécile Bigot-Dekeyzer, l'éleveur a également dénoncé le fait qu'à proximité des exploitations landaises, comme au Pays basque ou en Béarn, « des éleveurs ont des primes que nous, nous n'avons pas, et on ne peut pas lutter à armes égales ». « Le montage des aides est illogique, incompréhensible », a abondé à ses côtés Joël Sillac, nouveau président de la Fédération départementale des comices agricoles.

Inquiétude aussi dans l'élevage vis-à-vis de la nouvelle PAC 2023-2027, chez les éleveurs de vaches comme d'ovins. Delphine Vaucouloux, qui élève des moutons Cameroun ayant la particularité de ne pas se tondre, estime que « ça va impliquer des aides en moins pour nous, petits éleveurs, en favorisant les gros. Ils cherchent l'industriel, pas le bien-être des agneaux ni le goût ». Cette évolution redoutée n’irait pas dans le sens des attentes de la société en matière de production locale et de qualité.

Du côté des éleveurs laitiers, les effectifs sont aussi en baisse et on est « bien incapable de dire combien on vendra notre lait dans six mois », a notamment déploré David Biarnes, président du syndicat Prim'Holstein, qui a, par ailleurs, remercié Xavier Fortinon pour l'accompagnement moral spécifique offert par les services du Département des Landes qu'il dirige. « C'est important d'être entouré pour un éleveur, de pouvoir parler car quand ça ne va pas, qu'on se retrouve seul, c'est difficile », a d'ailleurs souligné Marie-Hélène Cazaubon, présidente de la Chambre d'agriculture des Landes. 

Malgré tout, des jeunes éleveurs motivés s'installent, notamment dans ce Pays des Luys particulièrement dynamique, à l'image de Rémi Darrouzès, qui faisait l'affiche de cette 52e édition départementale. « J'ai toujours su que j'en ferai mon métier. On est des passionnés et on travaille dans la solidarité pour la qualité de nos produits, tout en gardant une qualité de vie plus agréable que les anciens », a lancé le jeune homme de 27 ans, devant une des belles bêtes blanches et noires de son exploitation familiale d'Amou.

L'élevage dans les Landes en chiffres

Bovins allaitants :
434 élevages professionnels + 280 très petits troupeaux.
30 % des exploitations landaises possèdent un élevage de bovins viande, soit un troupeau total de 15 902 vaches allaitantes. 
La Blonde d'Aquitaine représente entre 75 et 85 % du troupeau landais.

Bovins laitiers :
5 000 vaches laitières (contre 5 980 en 2020) pour 85 éleveurs (89 en 2020) et une collecte de 39 millions de litres de lait. 

Ovins et caprins :
6 000 brebis et 825 chèvres.

 

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