Honneur aux éleveurs landais à Vieux-Boucau

Honneur aux éleveurs landais à Vieux-Boucau

17-09-2020

Honneur aux éleveurs landais à Vieux-Boucau

Les 11 et 12 septembre, la commune balnéaire hébergeait le concours national de race bazadaise et la journée départementale "Élevage et Terroir landais".

Pour son dernier tour de piste après 29 ans en tant que président de la Fédération départementale des comices, Hervé Lard avait le sourire teinté d'émotion. "C'est une dernière avec les élus mais j'en ferai d'autres !", assure l'éleveur de Blondes d'Aquitaine et Bazadaises à Saubrigues. Devant Papouille et Opaline, ses belles bêtes à robe grise, le futur retraité - dans deux ans - rappelle que c'est Henri Emmanuelli qui le poussa, un jour, à acheter ses premières Bazadaises ; il n'a jamais regretté de l'avoir écouté pour diversifier son cheptel.

Seul comice d'Aquitaine post-Covid

"L'élevage, c'est compliqué, mais on est des passionnés : avant de parler d'argent, on aime le métier", confie sobrement le vainqueur de deux nouveaux premiers prix Blondes d'Aquitaine (mâle adulte et famille avec mâle) au concours départemental du jour. "Un homme de passion", "aux valeurs humaines fortes", et "très attaché à la transmission", voilà les expressions revenues dans tous les hommages rendus, au moment où Xavier Fortinon, le président du Conseil départemental, lui remettait un présent du Domaine d'Ognoas, en remerciement de toutes ces années au service de l'élevage landais.

Le week-end à Vieux-Boucau, subventionné par le Département à hauteur de 60 000 €, aura donc été l'occasion d'un bel au revoir après quasiment 30 ans d'engagement. "Ces journées sont réussies grâce à Hervé Lard", a salué M. Fortinon. C'est là en effet le seul comice d'Aquitaine en cette année Covid, avec 350 bêtes, vaches, poneys landais, moutons et chevaux lourds. Les concours nationaux Blondes d'Aquitaine, Limousine et Prim-Holstein ayant été annulés ailleurs dans l'hexagone, celui de la Bazadaise était particulièrement important pour les éleveurs sur place.

Jeune président du syndicat départemental de la race bazadaise, Paul Dussau a d'ailleurs remercié la préfète des Landes Cécile Bigot-Dekeyser, le Département et la chambre d'Agriculture d'avoir permis l'événement : "on a là les 100 meilleures bêtes bazadaises de France et c'est une des rares races en essor" grâce à sa rusticité, sa croissance rapide, sa viande persillée et savoureuse, le tout à prix fixé pour l'année du fait de la rareté du produit.

Sécheresse, abattoirs et prix du lait

Dans les allées sous les pins face aux arènes, où se pressait un public nombreux et masqué, les éleveurs landais ont aussi pu faire part de leurs doléances et de leurs inquiétudes au fil de la visite de la préfète, au côté de Xavier Fortinon et des élus locaux et départementaux. Il a notamment été question de sécheresse (une réalité hétérogène sur le territoire où certains éleveurs ont déjà commencé à piocher des fourrages dans leurs réserves de l'hiver), de la problématique des abattoirs mobiles ou des grilles de classification des carcasses, et aussi du prix du lait où il manque encore 3 ou 4 centimes du litre selon les exploitants agricoles.

Dans ce contexte difficile alourdi par les incertitudes autour de la crise sanitaire, partager ces journées ensemble a fait du bien à chacun, tout en démontrant aux visiteurs la qualité des élevages landais. "Ce mélange de toutes les races, c'est une ambiance qui porte les jeunes, il fallait maintenir coûte que coûte cette manifestation spéciale", s'est réjoui Dominique Graciet, président landais de la chambre régionale d'Agriculture.

Voir toutes les actualités