Questions à… Gloria Dorval

Questions à… Gloria Dorval

25-11-2020

Questions à… Gloria Dorval

La Conseillère départementale déléguée à la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes fait le point sur la lutte contre les violences faites aux femmes.

À l’occasion du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, pouvez-vous nous dire quel a été l’impact des confinements sur ce fléau dans les Landes ?

Gloria Dorval : Nous n’avons pas encore assez de recul pour estimer avec précision la hausse chiffrée des violences domestiques dues aux confinements. Il est cependant certain que, durant le premier confinement, nos travailleuses et travailleurs sociaux ont été confrontés à une aggravation des situations ou une augmentation du nombre de signalements. C’est un constat qui est partagé par nos partenaires associatifs, je pense notamment au CIDFF et à l’ADAVEM-JP. En plus de cette augmentation, le confinement a rendu plus difficile l’accès aux dispositifs d’aide pour les femmes.

À l’heure du second confinement, l’effet sur les violences intrafamiliales semble être beaucoup plus ténu, en raison des contraintes moindres qui pèsent sur les déplacements. Néanmoins, la forte hausse des signalements pour des faits de violences envers les femmes et les enfants que nous avons connue en 2018 et 2019 devrait se poursuivre en 2020. Il nous restera ensuite à mesurer plus finement l’effet qu’aura eu le confinement.

Quelles ont été les actions mises en place par le Département en 2020 ? 

Gloria Dorval : Le Département s’est appliqué à suivre le plan d’action que j’avais présenté devant l’Assemblée en janvier dernier. 

Sur le volet prévention, le Département a débloqué une aide de 10 000 € pour l’association « Colosse aux pieds d’argile » qui a pour vocation la prévention et la sensibilisation aux risques pédophiles en milieu sportif, ainsi que l’aide et l’accompagnement des victimes.

Nous avons également mis en œuvre un nouveau dispositif, en partenariat avec l’État et l’ADAVEM-JP, sur l’intégration d’assistantes et d’assistants sociaux en poste de police et de gendarmerie, afin de faciliter le dépôt de plainte et d’améliorer la qualité de l’accueil des femmes victimes. Les premiers résultats sont très encourageants, plusieurs dizaines de personnes, dont une majorité de femmes, se sont déjà saisies de ce dispositif depuis le mois de septembre. Il devrait se déployer dans toute son envergure en 2021.

Notre Président, Xavier Fortinon, s’est aussi personnellement impliqué sur le sujet en proposant à la Préfète de mettre en place une « coopération renforcée » entre nos institutions. J’espère que cette proposition nous permettra d’améliorer la coordination des acteurs de terrain et la connaissance du phénomène dans le département.

Sur des plans plus symboliques, le Département a officiellement adopté la Charte Européenne pour l’Égalité des femmes et des hommes dans la vie locale et adhéré à l’association Élu.e.s contre les violences faites aux femmes.

Le premier confinement nous a également poussés à approfondir notre réflexion sur ce sujet. Cela a abouti à la mise en place d’un protocole de repérage systématique, qui consiste à interroger chaque femme sollicitant nos services sociaux, afin d’identifier une situation potentielle de violences. Enfin, nous avons mobilisé deux conseillères conjugales afin de soutenir les agents du Département confrontés, dans leur exercice professionnel, à ce type de situation.

Le premier confinement nous a également poussés à approfondir notre réflexion sur ce sujet. Cela a abouti à la mise en place d’un protocole de repérage systématique, qui consiste à interroger chaque femme sollicitant nos services sociaux, afin d’identifier une situation potentielle de violences. Enfin, nous avons mobilisé deux conseillères conjugales afin de soutenir les agents du Département confrontés, dans leur exercice professionnel, à ce type de situation.

Dans le prochain plan d’action, actuellement en cours d’élaboration, je souhaite que nous mettions l’accent sur de nouveaux sujets, par exemple, la prise en charge des auteurs de violence. Nous avons également des chantiers importants à conduire au sujet de certains publics spécifiques comme les enfants co-victimes ou les femmes handicapées. Enfin, en interne, nous allons poursuivre le travail engagé autour du protocole de repérage systématique.

Quel investissement financier cela représente-t-il pour le Département ? 

Gloria Dorval : En 2020, le Président s’était engagé à ne pas verser un euro de moins qu’en 2019 aux acteurs impliqués dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Non seulement le Département a tenu son engagement, mais en plus, il a fortement augmenté sa participation.  

Ce soutien se traduit notamment par un financement du dispositif « référent violences » et du numéro vert départemental porté par le CIDFF (0800 436 703) pour un montant total de 18 600 € annuels. Nous versons également une subvention de fonctionnement pour le CIDFF (47 400 €) et pour l’ADAVEM-JP (40 000 €).

En 2020, malgré la situation budgétaire que tout le monde connaît, nous avons accru nos efforts financiers avec une aide exceptionnelle de 25 000 € pour aider le CIDFF à faire face à la crise sanitaire et notre implication dans le dispositif des intervenants sociaux en poste de police et de gendarmerie (35 000 €). 

Au total, cela représente près de 180 000 € de dépenses directement auprès des acteurs de terrain.

Il faudrait ajouter à ces dépenses une fraction de celles engagées dans des dispositifs ou associations « généralistes » que nous subventionnons mais qui contribuent fortement à l’accompagnement des femmes victimes de violences. Je pense particulièrement à l’association la Maison du Logement qui intervient sur l’agglomération de Dax et qui a déployé un véritable dispositif lié au logement, entre autres pour les femmes qui ont besoin de quitter leur domicile suite à des violences.

Le saviez-vous ?

LES NUMÉROS À CONNAÎTRE

Le 3919 constitue le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). Il propose une écoute, il informe et il oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro garantit l'anonymat des personnes appelantes mais n'est pas un numéro d'urgence comme le 17 ou le 114 (par SMS) par exemple qui permettent pour leur part, en cas de danger immédiat, de téléphoner à la police ou la gendarmerie.

Le 0 800 436 703 est le Numéro Vert départemental, porté par le CIDFF. Confidentiel, gratuit et anonyme, il a pour vocation de libérer la parole des femmes victimes de violences et /ou de leurs proches. Il fonctionne du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h. En dehors de ces horaires appelez le 39 19.

Durant toute la période du confinement, la plateforme en ligne arretonslesviolences.gouv.fr vous permet de signaler des violences, que vous en soyez victime ou témoin, et de bénéficier d'assistance et de conseils. Elle est gratuite, anonyme, sécurisée et disponible 24h/24 et 7 jours sur 7. Elle assure un accueil et une orientation personnalisés.
 

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