Un 30e Arte Flamenco « festif, rétrospectif et prospectif »

05-04-2018

Du 2 au 7 juillet, les plus grands viendront chanter, « toquer » et danser sur les rives montoises pour une édition forcément spéciale. Ouverture de la billetterie le 10 avril.

30e anniversaire oblige, ce n'est pas une mais deux affiches qui ont été dévoilées ce 4 avril au soir. Dans un style reconnaissable entre tous, celui du Dacquois Jérôme Pradet qui a signé l'an passé les 70 visuels de la temporada madrilène à Las Ventas. Côté cantaor en solo et côté quatuor de femmes, ressort la même force du cante associé au geste sur un fond noir puissant. Lors de la conférence de presse qui s'est achevée en tablao sur la scène du caféMusic’ de Mont-de-Marsan où étaient conviés les fidèles abonnés à Arte Flamenco, les graphismes de ce maître de l'art digital ont fait l'unanimité. Tout comme la riche programmation de l'édition 2018, à commencer par la Compagnie María Pagés le lundi 2 juillet à l'Espace François-Mitterrand.

Pagés, Amigo, Canales, Farruquito

La chorégraphe sévillane « fait partie de la famille Arte Flamenco et nous travaillons ensemble sur ce spectacle depuis deux ans, une vraie symbolique avec cette ode au temps qui passe », a assuré Sandrine Rabassa, la directrice artistique du festival. Le mardi, après les trois jeunes artistes sans filtre - Israel Fernández, Carlos et David de Jacoba - en ouverture de l'intime Café Cantante, se présentera Olga Pericet et ses « prouesses d'intelligence artistique parfois même métaphysique » ; l'artiste sera aussi en résidence de recherche en fin de semaine pour une représentation autour des gestes et silences de la grande Carmen Amaya.

A ne pas surtout pas louper pour les amateurs de baile, la carte blanche à deux volcans en éruption, Farruquito et Juana Amaya, pour « recréer le fuego de l'Andalousie ». Avec son flamenco de terre issu de Guadalcanal, Vicente Amigo, le plus grand guitariste depuis la mort du géant Paco de Lucía, grattera ses cordes sur la scène montoise le jeudi, juste avant Pepe Torres et son art très XIXe siècle fidèle à la tradition : beaucoup de sensations sans besoin d'artifices. Plus inhabituelle et tout aussi attendue, la rencontre piano-contrebasse de Dorantes et Garcia-Fons le vendredi.

Partager une culture vivante

En deuxième partie vendredi 6 juillet, place à la grande fête surprise des 30 ans avec le génial Antonio Canales et jusqu'à 30 artistes sur scène (Adela Campallo, Carrete de Málaga, Gabriel de la Tomasa...). De quoi « faire honneur à ceux qui ont fait le festival et sa grandeur d'âme et se souvenir de ceux qui ne sont plus là », a souligné Mme Rabassa. Le festival s'achèvera le samedi comme il a commencé, en ballet haut en couleurs avec l'Impetu’s de Jesús Carmona.

Sans oublier les spectacles à la Bodega et dans les bars et restaurants de Mont-de-Marsan, l’initiation au baile pour les enfants et leurs parents, les stages, les rencontres en Ehpad et en hôpital psychiatrique, les expos... pour un « festival festif, rétrospectif et prospectif » comme l'a dit François Boidron, le directeur général de ce festival, créé par Henri Emmanuelli et organisé par le Département des Landes. 30 ans de Arte Flamenco à voir aussi sous l'angle de 15 photographes au Musée Despiau-Wlérick. 30 ans au cours desquels 2 000 artistes ont été accueillis sur ce festival aux 28 000 spectateurs annuels. « Cet art du peuple, cet art des bannis a trouvé ici une terre d'accueil », a rappelé Rachel Durquety, vice-présidente à la Culture d’un Département dont « l'ambition est bien le partage et la promotion d'une culture vivante et de qualité ».

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