Commune Sarbazan Fontaine Notre-Dame-de-Pitié

Commune Sarbazan Fontaine Notre-Dame-de-Pitié

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Catégories : Sources et fontaines

Localisation

Route de Douzeville, à droite à l’opposé de l'étang. Pour ce rendre vers cette fontaine il faut passer sur un terrain privé, mais la propriétaire laisse un droit de passage, prévu sur l'acte d'achat.

Historique

Le culte dédié à Notre-Dame-de-Pitié de Sarbazan au cours du XXème siècle (texte de Georgette Laporte Castède).

Durant la dernière décennie du 19 ème siècle, l'abbé Larrouy, curé de la paroisse de Sarbazan, épaulé par le chanoine Besselère, doyen de Roquefort, s'était évertué à rétablir le culte à Notre Dame de Pitié, culte vivace avant la révolution de 1789 et qui après la démolition de la chapelle, lors de la terreur, périclita au point de sombrer dans l'oubli.
Cependant, à la fontaine miraculeuse, dite de Sainte Marie, des malades avaient encore recours. Malades de Sarbazan, mais aussi des paroisses environnantes et parfois de bien plus loin : on buvait l'eau de source, on s'en frictionnait, on en emportait à demeure si possible...
Et puis en 1887, à proximité de l'église Saint Pierre, avait été érigé un modeste oratoire dédié à Saint Eutrope, l'évêque de Saintes (fêté le 30 avril), à qui s’adressaient les « estropiés »... et ils étaient légion dans la Lande : rhumatisants mais aussi éclopés à la suite de fractures mal réduites et puis ceux nombreux alors, dont le rachitisme déformait les membres.

L'abbé Larrouy avait nourri l'espoir de remplacer l'antique sanctuaire élevé en des temps reculés sur l'emplacement de la piscine Gallo-romaine, par une chapelle attrayante qui le 30 avril (et non plus comme jadis le 25 mars, fête de l'annonciation) et le 8 septembre, accueillait les nombreux fidèles accourus de plusieurs lieues à la ronde. Deux plans avaient été élaborés l'un en 1887, l'autre deux ans plus tard, par des hommes de l'art sans nul doute, mais malheureusement, l'édification de la chapelle était remise à plus tard... Au début du 20ème siècle sans nul doute.

Cependant, en 1898, l'abbé Larrouy avait acquis une statue, une piéta (ou Mater Dolorosa) qu'il avait payé 225 francs à Mr Périer statuaire à Aurillac. Cette statue avait été bénie à Sarbazan en grande pompe en juin 1899. Pour ce faire, l'abbé Larrouy avait pressenti le chanoine Besselère, curé-doyen de Roquefort, mais Monseigneur Victor, évêque d'Aire et de Dax en décida autrement. Il désigna, pour procéder à la bénédiction, l'abbé Réglat, doyen des prêtres du canton de Roquefort. Il fallut s'exécuter et l'incident était mineur.

Ainsi fut fait. A cette occasion, une image de répandit. Elle représentait au recto la statue de la Piéta avec, au bas, cette invocation : « Notre Dame de Pitié, priez pour nous », invocation qui accordait quarante jours d'indulgence à qui la psalmodiait.
Au verso, la prophétie de Jérémie à la Sainte Vierge. En un rien de temps, cette image pieuse connut un vif succès auprès de toutes les familles sarbazannaises.

Mythes, légendes, anecdotes

Témoignage de Georgette Laporte née en 1922. 
Il fut un temps (avant la guerre de 1939-1945 et sans doute bien avant) pour pousser à marcher les bébés qui présentaient un retard,  où l'on avait recours à Notre-Dame-de-Pitié.
Au Sud-Est de l'église Saint-Pierre, était un prés mis à disposition d'un prêtre l'Abbé Couralet successeur de l'Abbé Larrouy qui avec le chanoine Besselère doyen de Roquefort avait entrepris de restaurer à Sarbazan, à la fin du siècle dernier le culte de Notre dame de Pitié, vivace jusqu'à la révolution.
Dans ce prés qui descendait en pente vers un ruisseau, affluent de la Doulouze, au pied du côteau, et à proximité de ce minuscule cours d'eau, une fontaine donc... réputée depuis ces temps quasi ancestraux  et fréquentée pour ses vertus curatives.
Dans son voisinage, à flanc de coteau, impossible de ne point remarquer l'emplacement d'une chapelle, dont, vers les années 1930, ne restaient que la base des murs jusqu'au niveau du sol. On supposa à la fin du 19ème siècle que cette chapelle (dédiée à Notre Dame de Pitié)  dont la trace était nettement dessinée sur le sol, avait été malmenée au temps de la révolution de 1789 et que la statue de N.D. (classée) avait été dérobée...et accueillie dans l'église de Labastide d'Armagnac. Primitivement, en cet endroit là (et en attestent les mosaïques découvertes lors des fouilles sous le sol herbeux) existait un « balnéum » dépendant d'une importante villa gallo-romaine sise sur le plateau, airial de la ferme de Mouneyres, à gauche du chemin vicinal reliant Roquefort à Saint Justin.
Il n'était pas rare de rencontrer des mamans faisant faire leurs premiers pas sur le périmètre de l'ancienne chapelle et surtout dans l'arc de cercle de la partie Est... et puis se désaltérer à la fontaine. Elles étaient exaucées : le bébé ne tardait pas à s'affranchir des bras maternels.

Sources

Madame Georgette Laporte-Castède témoin de son fonctionnement, auteur des textes ci-dessus